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  Radiographie de la violence à l'école
Publié le 04 avril 2009 à 05h00 | Mis à jour le 04 avril 2009 à 05h00
Radiographie de la violence à l'école
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(Québec) Des menaces proférées dans le fond d'une classe. Un élève à qui on arrache son iPod pendant l'heure du dîner. Un adolescent qui se fait insulter dans l'autobus. La violence à l'école fait couler beaucoup d'encre, mais il reste difficile d'en faire un portrait très précis. C'est pourtant le tour de force réalisé par l'équipe de Julie Beaulieu, professeure en sciences de l'éducation à l'Université du Québec à Rimouski. Portrait d'une violence ordinaire.
«Au Québec, il n'y a pas beaucoup d'études qui ont permis de documenter précisément la violence qui est vécue dans les écoles, affirme Mme Beaulieu. Il y a plusieurs études qui ont été réalisées sur le sujet, mais la plupart ont été faites dans d'autres pays.»
L'enquête de Mme Beaulieu a été réalisée auprès de 820 élèves dans neuf écoles secondaires du Bas-Saint-Laurent, en 2007-2008. Les élèves, de la première à la troisième secondaire, viennent de parcours différents (régulier, adaptation scolaire et enrichi). Certains sont issus de milieux défavorisés, d'autres de familles mieux nanties.
L'étude décortique la violence et l'intimidation sous toutes ses formes, qu'il s'agisse de répandre de fausses rumeurs sur un élève, de rejeter un camarade de classe lors d'une activité, de bousculer un ado dans le corridor ou de crier des insultes. «Même si on parle de plus en plus de violence psychologique, les jeunes croient encore beaucoup que la violence est surtout physique», explique Mme Beaulieu. Dans le questionnaire qui a été distribué aux élèves, plusieurs exemples de violence verbale et indirecte ont été énumérés, afin de bien cerner le quotidien des élèves.
Voici les principales conclusions de cette étude.
Un élève sur trois est témoin ou victime de violence à l'école
La violence à l'école est une réalité pour environ un élève sur trois (33 %). Près de 25 % des ados interrogés ont répondu être souvent témoins ou victimes de gestes violents alors que 8 % côtoient cette réalité chaque jour. La majorité (62 %) ont rarement remarqué la présence de violence, alors que 5 % n'en ont jamais été témoins ou victimes. Ce sont les élèves de première secondaire qui sont le plus souvent exposés à cette réalité (34 %).
La violencela plus fréquente : les insultes et méchancetés
Plus de la majorité des élèves du secondaire (58 %) ont eu droit à des remarques méchantes, alors que près de la moitié ont récolté des insultes ou des injures, à différentes fréquences durant l'année scolaire. Environ 20 % ont été victimes de cyberintimidation (insultes ou fausses rumeurs répandues dans Internet), alors que 34 % ont déjà été poussés ou bousculés. Près de 14 % ont déjà été frappés, alors que 2 % ont été menacés avec un objet ou une arme à feu.
La violence ne diminue pas avec les années
Contrairement à ce que suggèrent d'autres études, la violence sur les bancs d'école ne diminue pas nécessaireme­nt avec les années. Même si ce sont les élèves de première secondaire qui remarquent plus souvent les gestes violents, ceux qui en sont vraiment victimes sont plus nombreux en troisième secondaire. «C'est un peu plus étonnant, il y a vraiment un sommet, affirme Mme Beaulieu. Est-ce que ça peut s'expliquer par le fait que les garçons arrivent en phase de puberté?» La violence physique est notamment plus forte chez les plus âgés. L'équipe de Mme Beaulieu a aussi interrogé des élèves de quatrième et cinquième secondaire, mais les résultats sont toujours en cours d'analyse.
Cyberviolence : les agresseurs sont des filles
Sur la Toile, ce sont les adolescentes qui jouent le rôle de bourreaux. Parmi les élèves qui ont été victimes de violence sur Internet, 59 % affirment que leurs agresseurs étaient des adolescentes. Le phénomène prend aussi de l'ampleur en troisième secondaire. Sans surprise, la violence physique est plus souvent le lot des garçons (85 %), qui ne donnent pas leur place non plus lorsqu'il est question d'insultes, d'injures et de menaces verbales. Ceux qui ont recours à la violence verbale sont plus souvent des garçons (47 %) que des filles (39 %).
L'école n'est pas au coeur des confidences
Lorsque vient le temps de se confier, les élèves en parlent généralement à des amis (68 %) ou à leurs parents (56 %). «On doit s'attendre à ça, dit Mme Beaulieu. C'est pourquoi il est important d'amener les jeunes à parler de ces confidences à un adulte.» Même scénario du côté des parents, qui n'en informent pas toujours l'école. Les élèves se confient aussi à leurs frères et soeurs. Les tuteurs de classe ou enseignants arrivent seulement en quatrième et cinquième position, suivis par la direction d'école. De plus, seulement 9 % des jeunes affirment qu'il ne parlerait pas de ces problèmes s'ils étaient victimes d'intimidation.
L'intimidation mène à la dépression
Parmi les jeunes interrogés, 17 % présentaient des symptômes laissant croire à une dépression modérée (16 %) à sévère (1 %). L'étude a aussi permis d'établir un «lien très significatif» entre la dépression et l'intimidation. «C'est très préoccupant, affirme Mme Beaulieu. On sait que les jeunes sont très fragiles à cet âge. La dépression majeure peut mener à des tentatives de suicide.» Il faut intervenir très tôt pour sensibiliser les jeunes aux problèmes de violence, ajoute Mme Beaulieu. «Ça doit commencer à la maternelle, et même à la garderie. Ce n'est pas seulement l'école qui doit en être responsable. Toute la société doit être concernée.»
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