ALGERIE/Ensemble pour la non-violence
   
 
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Micro trottoir
Micro trottoir : La violence dans le milieu scolaire
samedi 6 octobre 2007, par Aweqas Zaouche
La violence a pris des proportions très alarmantes dans notre société. L’école n’a pas été épargnée par ce dangereux phénomène aux conséquences néfastes sur la psychologie des enfants. Pour bien illustrer notre reportage, nous avons donné la parole à quelques victimes de la violence scolaire et à un enseignant.

 
H.C nous raconte : « Des images, des atrocités et cauchemars, voilà ce que je retiens de mon école primaire. Des images désastreuses bien sûr, d’un instituteur tortionnaire, où toutes punitions sont envisagées et d’autres plus dures envisageables. Tout était permis sauf l’affection et l’amour. Je me souviens comme aujourd’hui des questions qu’on se posait entre écoliers à chaque rentrée scolaire dont la plus inévitable « Est-que ton prof n’est pas dur ? ». Personne ne se souciait de la qualité de l’enseignement, et encore moins de la méthode utilisée. _ Le degré de méchanceté était le seul barème. On les classait du méchant au légèrement humain. Le châtiment corporel, qui n’a pas souffert de ces tortures ? Des enfants en bas âge étaient traités comme des prisonniers de guerre, châtiés avec une certaine haine d’une violence qui allaient jusqu’à l’écoulement du sang. Et nos parents, peut-on les accuser pour non assistance à enfant abusé ?
Je ne croie pas, parcequ’étant eux privé complètement d’école, nous voyaient comme très chanceux d’être aux bancs du savoir, donc quelques violences se trouvent négligeables par rapport aux avantages.
Quand je regarde maintenant à la télévision, le jour de pâques, la joie des enfants dessinée par leurs sourires très larges et des cris dans une ambiance de fête, je fais une petite comparaison et ce qui est sûr, c’est que leur joie de rejoindre les camps de vacances dans les montagnes et les stations hivernales est moins marquée en se souvenant de la notre qui était juste un repos, sans déplacement aucun, mais à l’abri des coups et des humiliations bien entendu. Voir notre instituteur dans les jour des vacances nous effrayaient, et on allaient jusqu’à interrompre un match de foot à son apparition. Et on parle d’école ! Et on se demande encore pourquoi elle a formé des terroristes ! » Avant d’ajouter « Mon école primaire est située à 05 Km de la maison, et pas question d’attendre le bus ; cette histoire de ramassage scolaire non seulement n’existait pas, mais personne n’en parlait. "la route n’existait pas... J’empruntais avec les autres des chemins très étroits pleins de boues et d’humidité, alors que j’avais 06 ans, mal habillé, en hiver et peu protégé du froid glacial sur ce trajet creusé dans mes souvenirs, le chemin de la misère. On arrivait à l’école avant le levé du soleil, comme des troupeaux d’agneaux appeurés a la vue d’un chacal affamé, ce chacal n’est que cet enseignant au regard carnassier.
L’enfance est cette tranche d’âge de l’être humain où il beigne dans sa naïveté et son innocence ; mais pour « nous » les écoliers de BOURBEA c’était tout simplement des punitions de plus en plus insupportables, une route que même les sangliers préféreraient éviter, des enseignants dont ce mot était attribué par erreur et tout ça pour qu’on t’enseigne « ana bintoune arabia » (je suis une fille arabe !) Je pleure à ce jour mon enfance »
A.C nous déclare : « toutes les histoires liées à l’enfance sont très choquantes lorsque leurs narrations se base sur des témoignages de violence.
Cette histoire de cracher dans la bouche d’un enfant m’a pincé le cœur, comme celle de l’électrocution faite à notre école, cette œuvre était d’un enseignant chawi. Mon premier jour d’école a commencé avec une punition avec une réglette en bois très douloureuse par ce que je n’ai pas répondu au premier appel, ignorant qu’il s’agissait de moi, prononcée avec un accent arabe que j’entendis pour la première fois de ma vie. Mon enseignant s’appelait Cheikh Mohamed, un autre chawi. Je me souviens même de la couleur de sa veste, bleue foncé avec des rayures blanches en bas. On était châtiés sans connaître les raisons.
Ce qui était bien à l’époque de notre scolarité, notre ignorance de ce qui se passe dans les autres écoles. Je croyais que tous les enseignant étaient méchants, les parents n’accompagnaient pas leurs enfants, le châtiment corporel était le seul moyen de punir. Ce n’est qu’à un âge avancé, je dirais même très avancé, après une vingtaine d’années, à Alger où je me retrouve dans une école de « riches écoliers » à Hydra, le primaire de LALA FATMA N’SUMAR. Un autre modèle d’école que je ne connaissais pas, sauf dans mes rêves les plus audacieux. Des parents accompagnent alors leurs enfant dans des véhicules luxueux... un agent de sécurité au sourire continue et habillée comme un body-guard, une directrice qui appelait ces petits chérubins avec leur « prénoms ». Comment ne pas penser à mon école-caserne ? »
Massin, un enseignant, nous éclaire : « Tu noircis un peu trop le tableau mon cher ami ! C’est vrai aussi que, de nos temps, il est plus facile de s’attaquer au pauvre enseignant qu’à d’autres personnes. Il est même devenu pour toute la société, le bouc émissaire, la cible privilégiée. Cela étant, dans une certaine mesure, je suis d’accord avec toi. Certains enseignants, quelques uns, une minorité, ne sont pas toujours à la hauteur de leur mission. Un enseignant, pour instaurer un minimum d’ordre et de discipline dans sa classe doit faire preuve d’autorité, mais ne doit pas en abuser. Ceux qui usent de la violence sur les enfants qui leur sont confiés sont indignes de ce métier d’enseignant et il faut en effet les dénoncer comme dangereux. Moi, au contraire, je me souviens d’une magnifique prof de français, grande et blonde, elle portait tous les samedis une belle robe bleue collante et souriait sans cesse »
A.H se révolte : « ils ont ramené des enseignants repentis pour nous enseigner "Awal Rebbi". Que font nos parents pour contrôler ces écoles-Zaouias.... rien à ce que je sache...
Les parents d’élèves doivent s’impliquer activement dans la scolarité de leurs progénitures, au moins que chacun d’eux s’occupe de ses propres enfants.... »
C.K se souvient : « J’ai la chair de poule à chaque fois que je passe devant mon école primaire, qui se situe malheureusement au bord de la route. Un sentiment de haine renaît en moi même après 15 ans. En voyant ces profs, devenus vieux maintenant, la désolation me déchire, la vengeance me transperce le cœur. Heureusement que l’oubli appaise la douleur et attendrit les cœurs. Les mots me manquent pour décrire notre quotidien à l’école primaire de BOURBIA. J’ai effectué mon service militaire et croyez moi les amis que l’usage d’un tuyau ou d’une courroie était interdite dans une caserne mais pas a BOURBIA. La caserne était plus accueillante que l’école »
C.L nous révèle : « Outre ces maltraitances physiques, il faut adjoindre le nombre d’échecs inhérent à ce médiocre système d’enseignement qui s’inspire de rien. Est-il difficile à l’instituteur d’apprendre le programme du primaire ?! Je pense que non ! Ce qui est difficile est la manière d’attirer l’attention d’un môme, et sur ce point le monde parait très avancé. Les théorie d’enseignement ne manquent pas, la psychopédagogie est top. Il suffit juste d’y mettre le temps qu’il faut. Quant aux bâtisses, je crois que c’est le moyen de lutter contre l’échec. 1000 places pédagogiques pour telle ville ! Est-ce la seule manière de reformer le système éducatif ? »
H.I se souvient : « Mon école primaire est située à 03 Km de la maison. Je parcourais ce trajet seul, à pied matin et soir, par un chemin allant à travers champs et ravins parmi les oliviers, les lentisques et les épineux. Quand tôt le matin, je passais près du cimetière j’avais une peur bleue et je suppliais alors la mosquée de me protéger contre les esprits du mal.
L’hiver c’était vraiment difficile et je ne vous dis pas le nombre de fois ou j’ai failli être emporté par le vent ou les torrents déchaînés. Le plus mauvais souvenir de cette période est sans doute celui d’un certain maître d’arabe d’origine setifienne : Ils nous crachait dans la bouche.
Il y avait aussi ces garçons qui habitaient tout près de l’école, plus grands que moi, et qui se permettaient de manger le maigre repas que maman mettait chaque matin dans mon cartable, et, quand je refusais il me battaient.
L’après- midi, j’étais souvent fatigué et j’avais faim, si bien que je ne suivais rien du cours. Je n’avais alors qu’une hâte, que cela finisse et que je puisse rentrer vite à la maison pour retrouver maman »
La violence contre nos enfants doit cesser et les enseignants tortionnaires doivent être sévèrement punis par la loi.
Aweqas Zaouche pour Kabyle.com
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