La violence en milieu scolaire touche aussi bien l’enseignant que l’élève, et il s’agit là d’aborder la lutte et la prévention au sein des établissements scolaires.
Les maux de l'école sont multiples: sureffectif des classes, programmes longs et complexes, accroissement des élèves en échec scolaire, enseignants n’arrivant plus à gérer leur programme correctement et s'épuisant à essayer de maintenir l'ordre dans la classe, absence de dialogue entre les différents acteurs.
Une loi suffit-elle pour contrer ce phénomène ?
La loi 08-04 du 23 janvier 2008, portant orientation sur l'éducation nationale, fixe les dispositions fondamentales régissant le système éducatif national.
Elle stipule, entre autres, que "les châtiments corporels, les sévices moraux et toutes formes de brimades sont interdits dans les établissements scolaires et les contrevenants s'exposent à des sanctions administratives, sans préjudice des poursuites judiciaires".
On ne peut sublimer le potentiel de violence et l’énergie de la libido juvénile que par de vraies activités culturelles charriant passions et vocations. Pour n’avoir pas su canaliser la fougue de la jeunesse algérienne qui constitue 75% de la population du pays, les autorités se retrouvent aujourd’hui face à une calamité communément appelée la violence scolaire.
La wilaya de Bouira semble toutefois avoir été relativement épargnée par cette vague de violence en milieu scolaire, même si des incidents émaillent de temps en temps certains établissements. Le dernier en date remonte au 15 octobre dernier, au chef-lieu communal d’El-Adjiba.
Un enseignant de mathématiques, avec plus de vingt années passées au service de l’éducation nationale a été agressé par un de ses élèves alors qu’il sortait de sa classe. Une scène d’une rare violence où le collégien s’est carrément défoulé sur son prof en lui assénant coups de pied et coups de poing, avant que d’autres collégiens s’interposent.
Le visage en sang, évanoui, le professeur évacué vers l’hôpital s’en tirera avec un arrêt de travail de plusieurs jours, tandis que ses collègues ont observé une demi-journée de protestation pour attirer l’attention de leur tutelle.
Toutefois, cet acte, au-delà du fait qu’il demeure inexpliqué et surtout inexplicable, devrait susciter la curiosité des conseillers en orientation scolaire et autres psychologues scolaires de la wilaya de Bouira. Des psychologues qui ont, depuis le mois de février dernier, eu à s’occuper d’un autre cas de violence en milieu scolaire.
Il s’agit de l’affaire dite de l’école primaire Boutaouess de Ras Bouira où des actes de pédophilie ont été commis sur des élèves par un de leur enseignant. Une bien sale histoire qui, en plus d’avoir traumatisé plusieurs jeunes élèves, a révélé au grand jour la défaillance dans le système éducatif.
Sinon, comment expliquer que l'enseignant pédophile capitalisait une carrière de plus de vingt ans, et qui a fait le tour des écoles primaires de la région, sans qu’il ait jamais été démasqué, surpris ou soupçonné. La violence en milieu scolaire touche aussi bien l’enseignant que l’élève, et il s’agit là d’aborder la lutte et la prévention au sein des établissements scolaires.
Les maux de l'école sont multiples: sureffectif des classes, programmes longs et complexes, accroissement des élèves en échec scolaire, enseignants n’arrivant plus à gérer leur programme correctement et s'épuisant à essayer de maintenir l'ordre dans la classe, absence de dialogue entre les différents acteurs, progression des activités culturelles et des sorties pédagogique ou de détente à la suite des différentes réformes. Beaucoup de stratégies sont à mettre en place pour essayer de contrer ces dérives.
Il semble qu'il y en a une qui devrait être mise en place assez rapidement. C'est l'introduction de formations à la communication et à la gestion des conflits au corps enseignant et aux surveillants leur permettant d'acquérir de nouvelles compétences et de changer les comportements et attitudes face à des situations conflictuelles en privilégiant l’écoute, le dialogue.
Ils se trouveront en mesure d'éviter ou de canaliser cette violence. Une nouvelle façon d'agir qui contribuera certainement à instaurer un climat de confiance et de sérénité. Une méthode à promouvoir au sein de l'école comme une culture de paix à inculquer à l’enfant ainsi que des valeurs que la société et quelquefois la famille n’en sont plus en mesure de transmettre.
Hafidh.B