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Colloque international à Jijel : La société du risque et la violence sociale au menu
04-05-2009 à 21:23 EL MOUDJAHID
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La société du risque et la violence sous ses différentes formes ont été les principaux sujets débattus hier, lors d’un colloque international initié par le département de sociologie et démographie de l’université de Jijel.
De nombreux sociologues d’universités algériennes et étrangères ont participé aux travaux de cette rencontre qui a permis un large échange de points de vue et d’information sur ce thème d’actualité.
Les pires violences sont les "violences cachées", a déclaré le professeur Marnix Dressen, sociologue du travail et enseignant à l’université de Lille (France) dans une communication consacrée à la violence sociale.
Rappelant la "corrélation entre la violence physique et morale" et sa signification selon les sociologues, l’universitaire français a relevé que les problèmes relatifs à la violence sont demeurés jusqu’ici "très obscurs".
Reprenant les propos de Pierre Bourdieu, le professeur lillois a rappelé que les pires violences sont les violences cachées, appuyant ses déclarations par des réflexions épistémologiques mettant en évidence les différentes formes de violence qui peut être "préventive, défensive, punitive, physique, morale, directe, indirecte, légitime, illégitime, normale ou encore pathologique".
Allant plus loin, il a relevé que la violence, "fondamentalement, est ambiguë", en ce sens qu’elle revêt presque toujours des "fonctions anthropologiques contradictoires".
A toute première vue, dans les sociétés européennes, la violence revêtirait une double caractéristique, a-t-il souligné, notant qu’elle serait "omniprésente et condamnable". Une simple recherche sur l’Internet aboutit à une profusion de domaines concernés par ce qui est réputé un fléau social. On y trouve des pages d’analyse et de dénonciation de la violence psychologique, verbale, conjugale, physique, urbaine, scolaire, sportive, routière, politique, télévisuelle, dans le travail, ..., a indiqué le conférencier rappelant qu’il est "fréquent" dans les milieux d’enseignants, de psychologues, de sociologues aussi, de "voir de la violence un peu partout".
Le Pr. Dressen qui a fait une rétrospective de la violence à travers l’histoire, a souligné qu’il existe des violences extrêmement diverses et hétérogènes, affirmant que toutes les sociétés "se sont construites sur la violence".
Le Dr Hatem Babacar Halaoui de l’université des Deux Nil de Khartoum (Soudan), a abordé la question de la "concrétisation de la sécurité et la paix sociale à l’ombre du multipartisme", concernant le cas de son pays.
"La société sous surveillance", a constitué le sujet d’un exposé présenté par M. Nouredine Boumehra, de l’université de Guelma, dans laquelle il a notamment abordé la mondialisation et les nouvelles technologies de l’information et de la communication qui font du monde un "petit village".
Plusieurs autres conférences et communications seront présentées lors de la séance de l’après midi, tandis que la seconde journée de ce colloque se poursuivra par d’autres communication et la lecture des recommandations.