Colloque organisé à Montréal les 4, 5 et 6 décembre 2009, sous l’égide de l’Institut de
recherches et d’études féministes (IREF) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM)
Responsables :
Mélissa Blais, professionnelle de recherche, IREF, UQAM
Francis Dupuis-Déri, professeur au Département de science politique et IREF, UQAM
Lyne Kurtzman, responsable du développement de la recherche, IREF, UQAM
Dominique Payette, professeure au Département d’information et de communication, Université
Laval, Québec
Le 6 décembre 1989, à l’École polytechnique de Montréal, un homme assassine 14 femmes,
parce qu’elles étaient des femmes. Il déclare vouloir «envoyer ad patres les féministes» car elles
lui auraient «toujours gâché la vie». Suite au choc social collectif que provoque cette attaque
antiféministe, des débats s’engagent quant au sens à lui donner. Différentes interprétations ont été
formulées, allant de celles qui culpabilisent les féministes à celles qui attribuent la responsabilité
à la folie du tueur ou à son enfance difficile. Les analyses féministes ont pour leur part insisté sur
l’importance de replacer ce drame, et les débats qui y font suite, dans l’histoire des rapports
sociaux de sexe, en particulier de la violence contre les femmes et de la résistance face au
féminisme.
Dans le cadre des commémorations entourant le 20
organisons un colloque international et multidisciplinaire pour évaluer la signification qui a été
attribuée à ce drame au Québec et ailleurs dans le monde, pour réfléchir à la mémoire collective
de cet événement, et pour discuter de la problématique des violences faites femmes et aux
féministes.
Plus spécifiquement, le colloque comptera 4 thématiques générales : (1) la mémoire collective de
la tuerie de l’École polytechnique; (2) les impacts de l’événement sur le mouvement féministe;
(3) les violences contre les femmes et les féministes; et (4) le renouvellement des actions et
pratiques visant l’élimination des violences faites aux femmes.
Le colloque sera l’occasion de faire le point sur les outils d’analyse et d’intervention ainsi que sur
les initiatives de prévention élaborées en vue d’éradiquer le phénomène des violences faites aux
femmes. La réflexion collective s’intéressera aux spécificités des divers lieux où s’exerce la
violence des hommes contre les femmes, soit les sphères publique, domestique et familiale, le
milieu scolaire, le milieu de travail, les médias, ainsi qu’aux expériences particulières des
communautés autochtones et migrantes.
Désirant privilégier une réflexion multidisciplinaire, nous sollicitons des interventions de
chercheures et chercheurs en provenance de disciplines telles que communication, éthique,
histoire, philosophie, psychologie, science politique, sociologie et travail social. D’autres
perspectives disciplinaires seront aussi considérées. Nous encourageons fortement la soumission
de projets de communication de la part des étudiantes et étudiants ainsi que des intervenantes et
intervenantes des milieux féministes et communautaires.